Lettre d'accompagnement de nos missives à Madame Dubos

Je vous transmets la lettre de présentation qui sera envoyée à ce jour à la secrétaire d'état au ministre de la santé te des affaires sociales. Nous espérons avoir très vite des nouvelles quand à notre mouvement, et peut-être ouvrir d'autres horizons pour une amélioration de nos conditions de travail. Merci à chacun d'avoir mis de l'essence dans le moteur.

Madame,

Nous venons vers vous aujourd'hui avec un recueil de 160 lettres, provenant des quatre coins de la France pour exprimer notre quotidien et les difficultés aujourd'hui à exercer le métier d'assistants maternels. Vous trouverez également des lettres de parents, eux-même inquiets pour l'accueil de leurs enfants.

 Vous trouverez dans ces lettres beaucoup de craintes, de peurs, de désespoirs. La période que nous venons de passer n'a fait que renforcer nos inquiétudes. Beaucoup d'entre nous, ont continué à travailler, seuls, sans interlocuteurs et n'ayant que leur bon sens et leur peur pour les dicter dans un protocole qu'ils ont du fabriquer eux-même.

Alors même qu'ils recevaient des enfants de personnels hospitaliers, parfois jusqu'à 6 enfants, des enfants de médecins, d'aide-soignants, d'infirmiers, ils se retrouvaient directement confronter aux risques de la maladies sans être prioritaires sur les masques, les gels hydro-alcooliques ou les gants en pharmacie (alors que l'on apprenait au même moment que la maladie se transmettait par les selles).

Pendant tout ce temps nous avons été seuls.

Quelle ne fut pas notre surprise de constater à la sortie de cette crise, que les enfants que nous n'avons pas reçus, par choix parental (bien souvent par crainte de côtoyer des enfants de soignants, donc de cotoyer le virus), pourraient nous payer à 80% et être rembourser totalement. Cela a entrainé, chez certains d'entre nous, qui ont continuer de travailler, des pertes de salaires immenses.

Et cela dans le meilleur des cas... Car Beaucoup ont dû affronter des licenciements, des pertes de contrats, des avenants aux contrats diminuant les heures de façons drastiques.

Alors que nous avons tenu bon et mené la barque pour que le pays tienne bon, que nous avons été un maillon important dans cette crise, nous avons tous obtenu une diminution de salaire de 30 a 50% de salaire.  Et nous perdons dans le même temps nos droits à la retraite, au chômage.... etc

Et nous n'allons pas vous apprendre à vous, que notre profession est avant tout menée à 98% par des femmes, et pour beaucoup, mère célibataires et en situations précaires.

Pour cela, afin d'appuyer ces lettres, nous vous demandons un entretien, afin d'appuyer nos demandes et exposer nos difficultés. Nous désirons:

- Etre inscrit au code du travail afin de bénéficier des mêmes droits et devoirs de chaque citoyen salarié, bénéficier de la médecine du travail, et de la protection sociale équivalente à celle de nos voisins.

- Une loi nous protégeant quand au licenciement en période ce crise sanitaire. Nous désirons que nos employeurs ne soient plus en mesure de nous licencier pendant cette période, (d'autant qu'ils peuvent nous payer à 80% et être remboursé par l'état) ni modifier leur contrat.

- Un chômage partiel équivalent à tous, c'est à dire 84% de notre salaire avec maintien de nos droits.

- Un protocole d'accueil en cas de crise sanitaire propre aux assistants maternels (qui pourra être étendu aux assistants familiaux), car nous n'avons pas les même moyens ni d'achats, ni humains, que les structures d'accueils. Et nous désirons une aide de l'état même minime pour nous aider dans ces achats importants lors de ces périodes de crise.

- Nous désirons également que le minima de notre tarif horaire soit rehaussé .

- Enfin, en cas de nouvelle crise sanitaire telle que nous venons de la vivre, nous demandons également notre inscription en tant que personnel prioritaire afin d'obtenir rapidement, gants, gels et masques.

Vous n'aurez pas de meilleurs interlocuteurs que nous, sur le terrain, pour témoigner de nos conditions de travail, de nos désirs d'amélioration, pour mener à bien notre vocation qui reste d'aider à grandir des enfants, vos enfants, citoyens de demain. Nous ne sommes ni syndicat, ni partie politique opposant. 

Nous cherchons le dialogue et les solutions quant à notre travail afin qu'il reste le mode de garde unique et particulier à la France, que choisissent en grande majorité les français et qui reste une solution idéale pour les régions qui ne bénéficient pas de mode de garde telles que les crèches ou les Haltes garderie.

Nous désirons que notre profession perde en précarité et gagne en reconnaissance.