Souvent les parents, et même les assmats pour tout vous dire, s’inquiètent:
A un an, il ne se met pas debout, à deux ans et demi il ne parle pas... Et là c'est l'angoisse totale "Oh putain, ça se trouve il est autiste, déficient, handicapé moteur, asociale sourd et muet".
Il n'y a pas longtemps pas j'ai lu cette phrase à laquelle j’adhère "les enfants sont comme les pop-corn: quand ont met des grains de maïs dans une poêle, ils n’éclosent pas tous en même temps."
C'est fou cette compétition que l'on a avec les enfants. Tu vas me dire cette mise en place est nourrie par l'école: à trois ans il faut qu'il soit propre, à six ans totalement prêt pour apprendre à lire... Dans une société aussi incertaine que celle-ci, on a envie de se rassurer quand aux capacités et aux performances de chacun. Les plus angoissés feront passer des tests de précocités à leurs enfants pour être sur qu'il sera un génie et qu'il sera promis à une belle carrière, malgré ses deux ans et demi...
Vite, vite, qu'ils grandissent qu'ils sachent lire et résoudre des équations à deux chiffres et qu'ils deviennent medecins et qu'ils sauvent le moooooooooonnnnnnnnde.
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Laissez les nourrir leur propre savoir sans se préoccuper de celui du voisin.
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Stop.
D'abord les enfants n'évoluent pas tous de la même façon, simplement parce qu'aucun n'a le même caractère. Pour ceux qui ont es fratries, et je l'entends de chacun, vos enfants ont fait des choses différentes à chaque age.
Il y a le curieux, qui passe d'une activité à une autre parce que tout l’intéresse. Ils construit donc tous ses apprentissages de façon simultanée. Du coup ça prend un peu plus de temps pour tout. Parce que tout est observation, il doit comprendre comment ça marche avant de se lancer. Ma #16mois est comme ça. Malgré son fort caractère, elle ne s'est lancé sur ses jambes que cette semaine. Mais avant elle a eu tout un processus d'apprentissage. Ne pas lâcher ma man, sur laquelle elle ne s'appuyait pas, se baisser régulièrement pour mesurer la distance avec le sol, regarder ses pieds courir, longer le mur, se lâcher un peu, ... Un vrai travail de chercheur. Alors parfois on s’inquiète un peu pour cela. Ils prennent leur temps, marche tard et parle tard.
Moi ce sont ceux qui me font le moins peur car ils sont de vrai chercheurs et se lanceront avec application et perfection le jour où ils seront prêts.
Je me souviens de ce fils d'amis d'amis, qui à un mois de la petite section ne parlait pas du tout. Inquiets les parents l’emmène chez le pédiatre pour savoir si quelque chose cloche. Son papa explique la situation, le médecin demande s'ils ont repérer d'autres retards, et là le petit garçon coupe la parole au docteur et dit "Et bah moi, je vais aller à l'école parce que je suis un grand".
Plus tard il expliquera simplement qu'il ne voulait pas parler tant qu'il n'était pas sur de savoir le faire. Oui cet enfant à fait preuve par la suite d'application et de réussite scolaires exceptionnelles.
Et puis parfois vous avez celui qui est avide de savoir. Tout le contraire du précédant, il va se concentrer sur un savoir qui va le passionner. Et ça va devenir obsessionnel. Plus rien ne va compter. Pendant des semaines et des semaines il va se rétamer sur le sol de votre cuisine, se relevant puis retombant... Vous vous prenez des actions chez arnica. Puis un jour, dans le salon, le voilà qui court... Incroyable. Pourtant le lendemain le revoilà à quatre pattes. Lui qui n'a jamais été autrement que debout pendant des semaines, tout ce qui l’intéresse c'est ce livre en plastique et le voilà qui répète "papapapa".... Ces enfants là, avancent vite, et emmagasine beaucoup de savoirs quand ils grandissent. Mais parfois l'école les ennuie parce qu'elle ne propose pas leur obsession au moment où elle les traverse.
Ma fille est comme ça, et encore aujourd'hui, à 11 ans, elle fonctionne encore ainsi. Quand il a fallu apprendre à marcher, elle n'a fait que ça à partir des ses 11 mois. Je précise ma fille est née en décembre. Elle se mettait debout, et avançait jusqu'au sapin, le but étant d’attraper les boules les plus hautes. Pas de pleurs, pas d’énervement. La voila qui avance et se penche pour attraper le pere noel un peu plus haut. Le 31 décembre, la voila qui déboule du fin fond de la pièce pendant que j’épluchais mes pommes de terre du nouvel an et, fière et sure d'elle, pour attraper cette décoration tant espérée. Le truc c'est que trois jours plus tard on déménageait donc le sapin a disparu avec le déménagement. Donc les boules de Noël aussi. Elle a donc naturellement arrêter de marcher. Nous l'avons dit à l'assmat, mais comme elle ne marchait pas chez elle, elle ne nous a sans doute pas cru (ou penser qu'on s'était un peu emballé).
A la maison pour entretenir l'apprentissage (qui ne l’intéressait plus du tout), je devais la motiver par d'autres choses, mais c'était la croix et la bannière. Deux mois plus tard, l'assmat m'a annoncé fièrement que ma fille marchait... Je ne lui en veux pas du tout... j'aurais fait exactement pareil... C'était complètement improbable comme situation.
Aujourd'hui, elle ne sait pas faire une division mais connait par coeur la vie de Nelly Bly et de la comtesse de Ségur, peut donner un cours sur l'autisme à n'importe lequel d'entre vous ou encore sur le tri neuronale que vos enfants sont en train d'effectuer alors qu'ils ont tout juste 3 ans (riez pas c'est elle qui me l'a appris...). Bon, mais elle ne sait pas écrire cauchemar ou lire l'heure...
Evidemment il y a des âges où il faut s’inquiéter. Si votre enfant à deux ans ne marche pas n'hésitez pas à consulter. Ne vous inquiétez pas pour autant. La nièce d'une de mes amis a marcher à 25 mois. On lui a diagnostiqué, une hyperlaxie des membres: tellement souple naturellement, elle ne pouvait pas tenir droites ses jambes... En trois séances de kinésithérapie c'était réglée... Droite sur les jambes, aujourd'hui dans la cours de récréation elle court. Et elle sera, si elle le désire, une grande gymnaste.
Et on ne s'inquiète pas.... Personne ne vous a demandé pendant un entretient d’embauche à quel âge vous avez marché. J'ai moi-même marché à 17 mois et demi, j'ai eu mon bac après 5 ans de lycée (oui tu peux compté, j'ai redoublé deux classes sur trois.... E j'ai échappé de peu au doublement de la seconde) et je n'ai jamais su siffler. Pour autant ça ne m'a pas empêché d'avoir une licence des arts de la seine, un DEES et une équivalence d'une licence des sciences de l'éducation. Vous voyez, tout va bien.
Des exemples identiques j'en ai à la pelle. Laissez vos enfants grandir à leur rythme. Ce n'est pas parce qu'il n’acquièrent pas l’apprentissage attendu à leur âge qu'ils n’acquièrent aucun apprentissage. Simplement pendant cette période sacré du pré-scolaire, on leur laisse une fois dans leur vie la possibilité d'apprendre ce qui les intéresse. Réjouissez vous, ils font de la place pour l'apprentissage imposé qui les attends à l'école. Profitez en pour en faire des êtres autodidactes et libres.
Foutez leur la paix, vous en ferez des intellectuels.
A la semaine prochaine? Ou pas.
incroyable !!! mais vrai. J'ai une maman, à un mois de la visite des un de son fils, m'a dit que le gamin de sa copine était en crèche, et que lui, il empilait des cubes, qu'il était hors de question que le sien, lors de la visite chez le pédiatre ne sache pas le faire, qu'elle ne voulait pas être à la ramasse devant ses copines ; et elle ajoute (texto) : je ne sais pas si c'est parce qu'il vient chez vous (une assmat) mais s'il était en crèche, il saurait déjà empiler des cubes. Inutile de te dire que j'ai quand même senti la pression, qu'elle mettait à son gosse, à elle-même et la manière dont elle remettait en cause mes propres compétences. Histoire de vérifier ce que j'avais déjà observer, le lendemain, je propose un atelier empilement et son gamin empilait bien les choses ... mais je me suis tue.
RépondreSupprimerLe regard que l'on a sur les enfants, est souvent le regard que l'on a eu sur nous, enfant ; sans travail là-dessus, on reproduit les mêmes erreurs. Pour moi, ce que tu dis, va de paire avec la maltraitance ordinaire. On m'a souvent dit que j'étais "lente", avec tout ce que cela comporte de négatif, évidemment. Je ne connais pas mes tables de multiplication, pour cause, je suis dyspraxie. Et bien, il a fallu que je sorte du "système", pour que je n'entende plus que je suis lente ... et que je retire cette maudite étiquette de mon cerveau. Cela m'a pris longtemps ... puisqu'il n'y a que 4 ans que je ne m'associe plus avec ce terme de 'lente'. Cela m'a appris à faire attention à ce que je dis, à bien réfléchir au poids de mes mots sur ma fille, même si évidemment, je ne suis pas parfaite. Je fais également super attention avec les enfants que j'accueille. Ils sont différents, et je le dis aux parents, ils évoluent différemment, même leur différence les stimulent, et ne les empêchent nullement d'être ensemble et de faire des choses ensembles.
Merci pour tes articles !
Je te propose de renvoyer cette maman sur mon article... lol.... je suis totalement d’accord avec toi !! Soyons bienveillants !! Et de rien pour les articles je kiff plus que vous lol
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