Enervement au musée
Hier je suis allée au musée du Luxembourg voir une exposition sur Vivian Maier. Je ressitue qui était Vivian Maier...
Donc Vivian Maier était une américaine, New-Yorkaise, d'origine européenne, qui gardait trois enfants dans une famille New-Yorkaise. Excellente garde enfant, pourtant peu passionnée par son métier, elle développe un goût iné pour la photographie. Et là C'est festival de très très belles photos de la population de New-York, prises sur le vif...
Instinctive, photographe de l'instant, de la vie... Ce sont des photos qui font penser à Doisneau... Mais je trouve. qu'elle a encore plus d'intinct, plus de "crasse", les photos sont moins travaillées, et donc plus vraies... Il n'y a pas de mise en scène ou très peu... C'est une lumière qui passe, une expression sur le visage... une enfant en colère, deux ivrognes, une religieuse ou une empoignade entre un flic et une femme...
J'ai adoré découvrir le travail de cette artiste...
Mais une chose m'a gêné: Les commentaires et les explications du musée sur cette artiste. On sait peu de chose sur elle, donc il a fallu broder... Certes l'exercice n'est pas facile mais plutôt que de donner des explications brodées et parfois sans sens, peut être ne vaut-il mieux pas parler d'une émotion, d'une sensation, de ce que cela nous évoque...
La cerise sur le pompon de la Garonne fut cette affiche là qui a fini de me foutre en colère...
L'enfant n'est pas un être prit dans un monde imaginaire qu'il va quitter peu à peu pour affronter une dure et terrassante réalité qu'est le monde adulte!!! Lenfance n'est pas le lieu de l'illusion, le monde des bisounours, les rêves contre le réél...
Il faut avoir côtoyé bien peu d'enfant pour croire que l'enfant ne se confronte pas au réél, et croire que le réél se défile pendant l'enfance. Il n'y a pas plus confronté au réél que l'enfant. Il s'y confronte, y travail, y revient pour le comprendre...
Un enfant quand il nait est un génie qui ne sait rien. En trois ans, il va devoir apprendre à parler, marcher, être propre, comprendre le monde qui l'entoure, assimiler des notions de mathématiques, d'espace, de temps, ... "L'enfant ne joue pas, il travaille" selon Jean Epstein... Et je ne peux qu'être d'accord.
Même quand il se confronte à l'imaginaire c'est avant tout pour parler d'une réalité qui, soit ne lui est que difficilement accessible (donc il choisi un média qui lui permet de mieux comprendre une situation... c'est son documentaire à lui), soit d'affonter une situation qui lui est insupportable ('Je viens d'avoir un petit frère dont j'aimerais bien exploser les yeux, oh bah tient la poupée... ça fera l'affaire...)
Mais l'enfant n'est pas un être qui tord la réalité se raconte des histoires... Non. L'enfant observe justement, découvre, apréhende et s'approprie le réél. Plus que n'importe quel adulte. Il se construit, en l'observant, en le comprenant, en s'y adaptant. Et c'est en ça que l'enfance est absolument fascinante...
Ce qui est drôle c'est qu'à coté de cette écrit, il y avait cette photo d'un enfant observant probablement deux limaces ... un enfant dans la réalité, s’y confrontant avec bonheur puisqu’il était en train d’apprendre quelque chose, quelque chose de fondamental, et on voyait à quel point il prenait du plaisir. Et sans vouloir tromper, la pensée de l’auteur, de ces photos, parce que forcément, je pense que le spectateur met de soi dans la photo de l’autre, je trouve qu’elle illustre parfaitement ce monde de l’enfance. On n’y voit l’apprentissage des émotions, des découvertes, mais aussi la soumission à l’adulte, parfois douloureuse, et parfois inacceptable. On y voit aussi, que quand l’adulte accepte cette complicité avec l’enfant, qu’il observe, la comprends, alors quelque chose se passe dans l’apprentissage, le la découverte du monde.
Un jour un prof de psycho m’a dit « quand on dit qu’il y a du jeux entre deux pièces, dans une voiture par exemple, ça veut dire qu’il y a de l’espace. Et si il y a de l’espace entre deux pièces, ça veut dire qu’on peut y mettre quelque chose. Soit pour combler parce qu’il y en a besoin, soit pour répondre à un état de marche. ». Je trouve qu’il n’y a pas plus juste définition du jeu. Le jeu n’est pas un amusement, il répond à un besoin d’état de marche, un besoin de fonctionnement.
Un jeux ne peux donc pas être « sans règles ». Même si l’enfant se les invente ses règles, et justement parce qu’il se les invente, c’est pour que le jeu ait un sens et réponde à un besoin de questionnement de l’enfant. Un jeu n’ est jamais sans règles, un jeu répond à un besoin de fonctionnement de compréhension, à une adaptation au monde qui l’entoure.
Vivian Maier, N’a donc pas à mon sens, photographieé ce qui était constitutif à l’enfance même comme il est énoncé dans ce tableau. Vivian Maier a selon moi photographié, et donc capturé cet instant où l’enfant après avoir été mise au monde s’élève pour le comprendre et le capter. Cette instant fugace, et merveilleux, que j’observe chaque jour, ou l’enfant montre son humanité à part entière.
Alors pourquoi m’énerver contre un tel écrit? Parce qu’il révèle encore une fois ce que l’on voit de l’enfance, ce que l’on en imagine. Et que ce soit écrit encore une fois et qui plus est dans un musée, dans une exposition en partie consacrée à l’enfance, me semble encore une fois grave. Tant qu’on voit l’enfant comme un humain pas terminé, qui ne vit que par l’imaginaire le jeu, le repas, et les besoins primaires… Alors on continuera de mal considéré l’enfant, mal le traiter, de ne pas prendre part à ses besoins, à ses désirs, et à ne pas le traiter comme un humain à part entière.
Et très égoïstement, tant qu’on traitera L’enfant comme un être en devenir et non pas comme un être à part entière, nos métiers seront déconsidérés. Car quel importance donner à quelqu’un qui ne fait que de s’occuper d’un demi humain, sans besoins réels, si ce n’est que des besoins primaires telles que le changement de couches ou la nutrition.
Redonnons aux enfants la place qu’ils méritent, Donnons à l’enfant ses lettres de noblesse. Je sais parfaitement que ce texte sera très peu lu, Ne touchera personne. Et ça exprimera une foi de plus l’intérêt que l’on donne à l’enfance et a l’enfant.
À la semaine prochaine ? Ou pas.
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