Mauvais père


 Il y a quand même un truc qui me fascine depuis que je suis mère c’est que, quelque soit les lectures que j’ai, quel que soit les gens que je croise, on implique toujours la mère … jusque dans les expressions « l’école maternelle », « l’heure des mamans », quand l’enfant est malade on appelle (y compris moi en tant qu’ASSMAT!!!) la mère et évidemment … l’assistante maternelle … expression qui implique prioritairement la maman…


Et puis il y a cette expression… que l’on utilise depuis Winicott « la bonne mère » et la « mauvaise mère »

Bonne mère  vs mauvaise mère.


Mais les meufs…. J’ai l’impression qu’on est’ sur la route des vacances et qu’on a légèrement oublié un truc.. 

MAIS LES PÈRES DANS TOUT ÇA???

Non mais merde quoi. Je veux dire, il y a toujours une femme pour vous expliquer que crier c’est pas bon, qu’il ne faut pas punir , qu’il faut allaiter, trop, pas assez, que la quantité de légumes c’est tant, qu’il faut acheter éthique, pas marque, pas en brocante... Qu’il faut, kilfaut, kilfaut … 

Et son père alors? Combien de fois, me suis-je entendu dire, sous entendu  dire que je ne faisais pas comme il faut? Combien de fois, je me suis en effet défendue en utilisant ce terme "mère indigne" que je trouvais drôle et cynique . Et lui? Combien de fois s'est-il entendu dire qu'il était un mauvais père? Jamais, d’ailleurs là où mauvaise mère est un concept, mauvais père est une expression incongrue... 

Nous voilà à faire des tranchés entre mère parfaite et mauvaises mères, maternantes et déculpabilisées... Chacune pourtant trouvant midi à sa porte, mais regardant l'autre comme une déviante, une anti-féministe ou une feignasse... 

Et pendant qu'on se bat nichon vs couches jetables, les mec ne se posent pas de question sur l'éducation de leur enfant, parce que eux, après tout c'est pas leur boulot... Ce sont des mecs.

Voilà. Moi, j'en ai surtout ras le bol de devoir rassurer des mamans sur ce qu’elles font avec leur enfants, de devoir expliquer encore et toujours que, elles ont essayé le sein c’est bien mais si ça ne leur convient pas ou plus c’est pas un drame de passer au biberon.  J’en ai marre de leur expliquer que si leur enfant ne marche pas à 15 mois, c’est pas grave, que j’ai marché à 18 mois et que j’ai pas l’air plus déséquilibrée que la voisine. 

Mais qui tient ce discours à son père?

 De même, pourquoi une mère est culpabilisée quand elle retourne bosser après 8 mois de congé maternité alors que son mec, qui rentre tous les soir à 21h, lui, personne ne lui dit rien?
Pourquoi lui quand il emmène sa fille à l'école le matin "c'est un père formidable » et sa Mère ne rend pas compte de la chance qu’elle a alors que elle, quand elle doit faire 2km en 15 minutes tous les soirs pour arriver à l'heure pour chercher Sa fille chez la nounou c'est parfaitement normal?

Pourquoi est-ce à nous de nous classer dans une catégorie "mère parfaite" ou "mère indigne", alors que les père eux ,"un câlin, un suppo et au lit" en font des héros internationales.

J’ai retrouver cette citation de je ne sais plus qui sur mon ancien blog: « Tant que la mère allaitante, au foyer et bonne cuisinière sera érigée  par une grande majorité comme le seul modèle valable, on aura toujours besoin de mères pas assez bonnes."  

Et je rajouterais: tant que le père ne sera pas lui aussi jugé et estimé comme un père pas assez bon, alors le seul modèle valable risque de rester la mère parfaite...



Commentaires

  1. Alors pourquoi tu dois expliquer aux mamans, peut-être parce que les papas sont plus "cools" dans le sens où ils ne sont justement pas dans le regard des autres. Quand les mamans arrêteront de se comparer et de comparer leurs rejetons avec les copines, les voisines et les copains et bien peut-être que l'on arrêtera de parler de mère indigne.
    Cela me fait beau coup penser à l'histoire des caprices/comédies. Pour moi, l'adulte induit lectrice de l'enfant. Les mères induisent ses notions de "bonne mere"de "mère indigne" etc. Car ces notions n'existent que si l'on compare. Perso, je m'en fous. Je fais de mon mieux, avec mes convictions et je reste ouverte et je sais que j'ai le droit de me tromper. J'ai bataillé pour allaiter, pour faire les repas de ma fille, pour faire respecter mes convictions. Je me fous si c'est OK pour mon entourage, je fais de mon mieux et je le fais dans ce que je pense être le respect. L'important c'est de savoir pourquoi on fait les choses. Et puis, ceux qui prônent certaines choses, et bien les donneuse de leçon, celles qui pensent détenir la vérité absolue, elles ne la détiennent que pour leur rejeton à eux.
    Bref ... vive les pères qui comme les mères sont 'suffisamment bons ou déficients ou juste eux mêmes.
    Et je terminerai sur un papa qui demande à sa fille 'c'est qui le meilleur papa du monde ? Et elle répond 'maman'.
    Bidasses Cat

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    1. Sur le fond je suis absolument d’accord

      Là où je suis plus dubitative, c’est que tout le monde n’a pas y’a force ou ta capacité à ne pas douter. Et beaucoup se posent des questions sur leur capacité à éduquer leur enfant. Et les formules toutes
      Faites qui leur jurent qu’elles seront des
      Mères parfaites si elles les suivent (merci Isabelle filliozat ) sont hyper culpabilisantes, angoissantes. Donc beaucoup suivent le chemin mère parfaite au risque de s’épuiser.

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