Le jour où j’ai donné une fessé à ma fille
Depuis quelques années, il est courant de rencontrer et d’être conseiller a l’éducation non violente. Évidemment comme ça sur le papier on ne peut pas être contre. « T’es pour ou t’es contre frapper tes enfants? ». C’est compliqué… (cette phrase n’est pas à prendre au premier degrés merci)
Je n’ai pas donné de fessée à ma fille. Ou disons que je n'en n’ai presque pas donné.
Pour autant je n'associe pas la claque vu dans les spots de pub aux tapettes sur les fesses que j'ai pu donner. Mais n’arrêtez pas de lire maintenant ulcéré par ce que je viens d'écrire parce que ce n'est pas pour autant que ma fille a été battue.
En fait ce qui m'inquiète c'est comment on y arrive.
Analysons la rare (la seule?) fessée que j'ai donné à ma fille.
Eloïse a 15 mois, nous venons de déménager, je viens de rentrer de mon boulot, je suis crevée. Comme d'habitude je suis seule avec ma fille, jusqu'à 21h00, mon mari ne rentrant pas avant. D'ailleurs je suis dans une période où je vais encore très mal: ma grand mère est de plus en plus malade, mon boulot va mal, je me sens très seule dans ce village où je connais peu de monde, et les premiers pas de ma fille sont pour elle les expériences de toutes ses découvertes et la suivre m'épuise.
Je pense à aller consulter mais sans permis avec un enfant en bas age et pas vraiment de moyen de garde à part mes beaux parents, je ne vois pas trop comment faire... bref tout me semble compliqué.
Je parcours internet pour discuter avec mes copines, seul lien social du moment.
Ce soir là, donc, j'en ai gros sur la patate. Et Eloïse est déchaînée. Au moment où je lui refuse de jouer avec la souris de l'ordinateur, je me prend une baffe dans la tronche. Une vraie baffe, et pas donner de main morte avec ses petites mains de 15 mois.
C'est la goutte d'eau qui a fait déborder mon vase. Une petite claque sur la couche est partie. Je sais bien qu'elle n'a pas eu mal, voir, qu'elle n'a rien sentie, mais le geste est partie, et je me rend compte que malgré toutes mes convictions je suis capable de faire CA!
Je l'emmène dans sa chambre et je lui explique que je suis très en colère, que je reviendrais quand je serais calmée.
J'ai compris qu'il était temps d'en venir à d’autres solutions , pour lui faire comprendre quand elle va trop loin, je marquer le cadre.
Puis ma réflexion m'a amené à penser, à repenser ma façon de faire. Plus nous avons mis en place des petits bonhommes gentils et des petits bonhommes méchants qui symbolisent bêtises et bonnes actions. Au bout de 5 bonnes actions, Eloïse a le droit à un cadeau pendant les courses. Au bout de 5 bonhommes méchants, on marque le coup d’une façon ou d’une autre.
Tout est très bien compris par Eloïse et nous nous rendons compte qu'elle sait très bien faire le point sur ses bêtises et ses « bonnes actions. Proposant elle-même parfois de mettre l'un ou l'autre.
Mais voilà. Moi j'ai lu, j'ai fait des études d'éduc, j'ai appris, vu, compris comment une fessée est aussi l'aboutissement d'un "je ne contrôle plus rien". On ma donné des outils, et des techniques éducatives, et en plus, j'ai de la chance j'ai une enfant hyper facile...
Mais comme dirait l'autre, quand on a un enfant il n'y a pas de mode d’emploi hein! Alors que ce serait-il passé si j'avais eu des parents qui m'avait élevé avec une "petite" fessée de temps en temps. Que ce serait-il passé si j'avais été vraiment seule, sans cette apprentissage et désœuvrée face à cette enfant qui ne m'écoutait pas.
Et surtout comment aurais-je vécu ces spots hyper culpabilisant, qui ne proposent pas de solution, mais qui disent juste "c'est mal"!
On vit dans une société où tout le monde semble savoir mieux que vous comment élever votre enfant. Avouez! Combien d'entre vous n'ont jamais entendu "il faut faire comme ça". On en perd tout sens commun, courant les spécialistes et les psys qui se raccordent le mieux à notre paix intérieur, et qui justifient nos actes.
Mais de vrais professionnels, compétants, de l'éducation, vous n'en rencontrez que quand vous êtes totalement défaillant. Vous avez bien la PMI pour la petite enfance, mais ensuite?
Alors l'idée de ne plus donner de fessée soit. Mais que propose t-on aux mamans et aux papas à la place? Qui pour vous rassurer, vous expliquer, vous accompagner sans payer des milles et des cents et sans vous proposer des actions totalement inadaptées et inadaptables a votre vie quotidienne.
Voilà, au lieu de dépenser des mille et des cents dans des films qui à mon sens ne sont là que pour créer de la bonne ou de la mauvaise conscience, je pense qu'il serait bon de former des professionnels, des maisons vertes pour accompagner et rassurer les jeunes parents. Et surtout, de dédramatiser, et de trouver d'autres solutions.... qui nous conviennent.
Il y a eu une période assez courte où ma fille cherchait la ,claque,. En fait maintenant je sais qu,elle vérifiait juste le cadre et si j,étais une personne fiable.
RépondreSupprimerElle a reçu quelques claques sur la couche durant cette courte période. Et un jour, comme j,en avait marre de me fâcher, de cette spirale infernale, je l,ai assise sur son lit et je lui ai dit que c,est ce qu,elle cherchait et que moi j,étais sa maman et je n,étais pas là pour ça mais pour l,aimer du coup, je ne ferai plus ça et qu,elle se débrouille. Et bien, il n,y a plus eu de claque sur la couche et son comportement à changé. Nous aussi nous avons une fille facile.
Cat