N'ayez pas peur de soupçonner

Un billet un peu à part. Je ne vais pas parler ici de mon expérience ou de connaissance.

Je voudrais parler ici d'un sujet qui est très important pour moi. Pour pleins de raisons. Mais la première est que je suis mère d'une petite fille et qu'elle a un risque sur quatre d'être violée dans sa vie.

Nous sommes professionnelles de la petite enfance et, dans notre carrière, nous pourrions être amenés à être confrontés à ce genre de fait. Peu d'entre nous, je l'espère. Mais je sais que si ça nous arrive, il se peut que nous ayons peur de mal interprété ou de se dire "il/elle est trop petite". Plusieurs témoignages en ce sens de collègues, amies, me font craindre que l'on puisse passer à coté de ces faits.

Un enfant sur cinq est victime d'abus sexuel en Europe. Dans la très grande majorité des cas, l'agresseur est un proche, un membre de la famille, un oncle, un cousin, un ami, un frère. 21% des victimes ont moins de 6 enfants. Ca fait plus de deux enfants sur dix. Ce qui signifie que si vous travaillez depuis plus de 10 ans vous avez toutes les chances d'en avoir croisez un dans les enfants que vous gardez. 88% sont des filles, ça fait un viol par heure. En cette période de confinement, imaginez l'horreur pour ces enfants. 44% des viols sur mineurs qui ont lieu entre 0 et 9 ans sont subit au sein de la famille.



Quand et pourquoi s'inquiéter?

On peut s'inquiéter sur un changement dans le langage: un enfant qui développait normalement un langage et qui soudainement s'arrête de parler, des propos qu'il tient .... 

De même s'il était dans une acquisition (marche, préhension, relation sociale, écriture,...) et que soudain il y a une régression dans un domaine...

Un enfant qui refuse d'être changer, est souvent un enfant qui cherche à se protéger... 

 Les petits ne parlent pas forcément, en tout cas ils n'ont pas encore la maitrise de la parole. Mais dans son comportement on pet déceler des excès de peur ou d'agitation, il peut être plus irritable, témoigner de  troubles du sommeil , des cauchemars plus récurent ,hurlement en face de situation similaires, etc...

Evidemment, il n'est pas question de faire de diagnostique soi-même, cependant ces signes, même s'ils ne révèlent pas d'agression sexuelles, peuvent révéler d'autres violences ou traumatisme. Ne les laissez pas s'installer si vous les observer.

D'un point de vu physique, un enfant qui a subit des violence sexuelles, peu souffrir de douleurs abdominale, ou même d'hémorragie génitale ou anale.


Je fais quoi?

Ne restez pas seuls!

Prévenez tout de suite la PMI, ils sont là pour cela. Vous pourrez ainsi avoir une démarche adaptée avec les parents. Ne les prenez pas de front, surtout!

1) Vous n'avez aucune preuve de ce que vous avancez, ce ne sont que des suspicions. Les choses que vous avez remarqué peuvent aussi relever de maladies graves. Nous ne sommes pas là pour cela

2) Si tel est le cas, ils ne sont pas forcément coupables. Ils ignorent sans doute la vérité et vous n'êtes pas formé pour ce type d'annonce. Vous pouvez signifier ce que vous avez repérer pour les alerter. Ils pourraient alors consulter un professionnel plus apte à déceler ce genre d'abus.

3) S'ils le sont vous pourriez leur mettre la puce à l'oreille et ils pourraient disparaitre du jour au l'endroit.

Ne cherchez pas à faire parler l'enfant. S'il a des gestes inadaptés, vous pouvez lui signifier: "Ca c'est interdit. Personne n'a le droit de me toucher ici, et personne n'a le droit de te toucher le penis non plus. Si quelqu'un le fait, tu peux m'en parler, je te croirais, et je ferais en sorte de te protéger.". Ne parlez pas de prison ou de punition. L'enfant peut vouloir protéger un parent.

J'ai été éducatrice et j'ai beaucoup été confronté à ce type de situation. C'est une des raison pour lesqellles j'ai arrêté ce métier. Si cette idée vous passe par la tête en regardant un enfant c'est rarement anodin et dénué de sens... Surtout partager auprès de la PMI et jamais auprès de vos collègues. Ils sauront vous guider au mieux. N'ayez pas peur de soupçonner et d'y croire... Mieux vaut se tromper que de ne rien dire.

A demain. Ou pas.

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