Du professionalisme à l'humanité de l'assmat badass

Lorsque j'ai écrit mon précédant article sur le masque, je ne m'attendais pas à cette déferlante de critiques sur mon professionnalisme. J'avoue que cela m'a blessé assez fort, et je me suis posé pleins de questions.

Parce que finalement qu'est-ce que c'est le professionnalisme d'une assmat badass?

J'ai d'abord cherché la définition de professionnalisme.

La définition du Larousse était courte, mais claire: Qualité de professionnelle.

Bon. Tu me demanderais pour un maçon, c'est pas très compliqué, j'aurais envie de te dire que tant que la maison ne s'écroule pas.... Mais pour une assistante maternelle... Qu'en est-il??

Lors de ces entretiens, assez violents (je reviendrai sur l'humanisme et l'empathie nécessaire à l'assistante maternelle un peu plus tard...), on m'a reproché de ne pas assurer la sécurité physique et médicale de l'enfant.

Bien sur, cela fait partie de notre métier. Je ne vais pas renouveler mes explications sur le fait que, j'étais seule au départ, sans protocole et que par la suite j'ai accueilli une enfant pour qui les expressions du visages sont quelque chose de nécessaire.

Mais je reviendrai plutôt sur le fait que, lorsque j'ai échangé sereinement avec des collègues sur cette sécurité, nous avons vu que s'opposait la sécurité physique et la sécurité affective... Et que chacun a fait comme il a pu.

Et c'est en ça que chacune, plus ou moins consciemment on a du définir le curseur pour savoir où se situait notre professionnalisme.

Et j'avoue qu'au delà de ce que j'ai pris dans la tronche, je m'inquiète de savoir que pour certaines, le professionnalisme c'est d'appliquer les demandes de la PMI, sans analyse, ni reflexion.

Pour moi, au delà d'un maximum de sécurité physique pour l'enfant, qui est une base (mais franchement je ne mange jamais uniquement de la génoise sur un gâteau.... Sinon c'est pas un gâteau...), les qualités premières que je me dois d'avoir c'est:

- La patience
- La bienveillance
- La discretion
- Les qualités de commnications
- La confiance
- L'autonomie
- L'humanité
- L'empathie

On se calme je ne vais pas recréer de polémique, ce sont mes propres priorités dans mon travail.

Personnellement, je m’en sentirais pas à l'aise, de raconter mes problèmes de boulot, la vie des familles, sur une page Facebook. Je pense que cette discrétion, est essentielle dans la confiance que j’ai pu établir avec mes parents employeurs. D’autres, ne verrons aucun souci, mais, cela leur posent problème, de ne pas porter de masque ou de ne pas nettoyer son linge au sac hydrosolubles, de ne pas respecter totalement le protocole.


Dans le débat d’hier, il m’a semblé que pour une toute petite minorité, leur point de vue était le bon. Du moins le jugeaient-elle ainsi. Elle détenait la vérité du professionnalisme. Et et c’est là, Que je suis un peu embêtée. En effet, devant la violence des propos qui ont été tenus, je me pose des questions sur l’humanisme, l’écoute, la compréhension, que l’on peut avoir avec les parents. Si l’on juge quelqu’un sur quelques propos sur un blog de cette façon  quel positionnement, quel jugement avons-nous par rapport à des parents employeurs?

Loin de moi l’idée, de penser que les parents employeurs, malhonnêtes, désagréables, qui vous prennent pour leur larbin, n’existent pas. Mais, je suis toujours étonnée de voir sur ces mêmes pages, des gens raconter la vie des parents employeurs. Je suis toujours étonnée, d’entendre des assistantes maternelles, râler devant d’autres, sur l’oubli d’un bonnet, des rougeurs pas soignés, ou d’un body sale.

Je suis également étonnée, devant les réflexions faites sur les enfants. Le fait qu’ils ait besoin des bras très tôt, que les parents ne les lâchent pas, ou encore l’exigence sans condition d’un salaire (L’exigence d’un salaire à la fin du mois alors qu’un des parents est décédé dans ce même mois.), le fait qu'ils pleurent sans cesse, qu'ils cassent, ....

Je sais bien que l’un empêche pas l’autre. Que l’on peut mettre son masque et respecter les parents. Mais personne ne s’insurge devant ses propos sur une page Facebook ! Personne ne s’insurge sur le manque d’humanité, le manque de compréhension, le manque de discrétion, le manque d’humanisme. Mais tout le monde à un avis devant un masque qui n’est pas mis 24 heures sur 24 par une assistante maternelle qui a un moment était démunie face a un petit garçon qui était désorienté face a l’absence de parents retenus dans un service COVID.

Oui. Cela m’a fait poser beaucoup de questions sur la tolérance, l’entraide, qu'il pouvait y avoir entre nous. Je sais que la plupart je dirais même 99 % des Ass Mat sont solidaires, compétentes, proches des enfants, qu’elles se forment le mieux possible, qu’elles peuvent, malgré la solitude et parfois leur burnout qui rode.

Mais je sais aussi, quand je lis les messages qui me sont douloureux, il ne faut pas se le cacher, que l’on donne une image néfaste de notre profession, que nous sommes une majorité à payer. 

La crise n’est pas terminée. J’en suis sûre. Je dirais même que le pire est devant nous. Que nous allons aborder une période extrêmement difficile. Que le chômage qui touche aujourd’hui les parents employeur va nous toucher de plein fouet. Alors si aujourd’hui alors que les choses rentrent progressivement dans l’ordre avant une nouvelle crise, on commence à se balancer des horreurs et à juger du professionnalisme ou non des unes et des autres, qu’en sera-t-il demain ?

Je sais que je vais encore créer un tollé, je sais que je vais encore créer des dissensions et des remarques, mais mon texte voudrais amener surtout à une réflexion sur notre pratique et nos relations interprofessionnelles. Et si j’ai amené quelques unes d’entre vous à réfléchir sur ce faite, ou même si certaines d’entre vous veulent me laisser un message, parce qu’elles se posent les mêmes questions, alors je serai quelque peu soulagée.


À demain. Ou pas.



Commentaires

Articles les plus consultés