l'amitié à deux ans

 Le #2ans et la #22mois se connaissent depuis plus d'un an... Entre eux je ne sais pas pourquoi, ça a été le coup de foudre. Et le temps ne le dément pas. Peut-être est-ce par ce qu'ils n'ont pas de frère et soeur, ni l'un ni l'autre , peut-être que c'est la découverte de l'amitié je ne sais pas, et ça leur appartient mais à les observer je trouve ça tellement beau. 

 Le fait est que le #2ans et la #22mois   ont grandit ensemble chez moi, le fait que la #22mois soit arrivée quand elle avait 7 mois alors que lui venait de souffler sa première bougie. J'avais lu et j'avais appris que l'amitié, la socialisation n'apparaissait que quelques mois avant l'entrée à l'école et n'avait de sens que dans ce cas là... J'ai alors découvert, à travers eux, à travers mes recherches et mes lectures que les choses n'étaient pas si binaires et si simple....

 


Alors comment ça se passe l'amitié avant 3 ans?

A partir de 18 mois,  l'enfant devient autonome au niveau psychomoteur et est capable de vivre la séparation avec assez de sécurité pour pouvoir commencer à aimer l’autre. Tout d’abord, intrigué par cette espèce de double de lui-même, l’enfant l’observe, le regarde jouer, copie ses mouvements. Jouer côte à côte permet à chacun d’enrichir et de faire évoluer le jeu, en grappillant de nouvelles idées par de brefs coups d’œil vers le voisin.


 

 C’est le tout début des jeux entre enfants et du copinage. La parole de l’adulte est essentielle pour accompagner ces premières tentatives de contact parfois trop musclé, il faut expliquer, nommer chacun par son prénom et expliquer que l’autre a envie de jouer avec lui, mais ne sait pas comment lui dire. Quand on n’a pas encore 2 ans, piquer le jouet du copain est une façon fréquente de lui témoigner l’intérêt qu’on lui porte. Tant qu’il n’y a pas de danger, mieux vaut que l’adulte observe de loin et laisse “l’agresseur” et “l’agressé” aller au bout de l’échange, car c’est ainsi que l’un comme l’autre apprendront à tenir compte de l’autre, à s’affirmer, à poser ses limites, à négocier, bref, à se socialiser. On constate d’ailleurs qu’un moment de crise débouche souvent finalement sur un accordage. Les premiers échanges naissent spontanément, montent vite en intensité mais durent peu. Il ne s’agit pas de jeux élaborés, avec des règles, un début et une fin. Il s’agit de rencontres fortuites grâce auxquelles, peu à peu, chaque enfant va trouver du bonheur dans la présence de ses pairs. Mais à 2 ans, les moments d’attention à l’autre restent fugaces. Après une séance d’éclats de rire ou un conflit, sans crier gare, l’un et l’autre s’en vont jouer seuls, rêver chacun dans sa bulle.

A partir de 2 ans, les enfants découvrent le plaisir du “jouer ensemble”. La maîtrise du langage va permettre d’affiner leur façon d’entrer en relation avec l’autre. Plutôt que de le pousser ou de le tirer par la manche, ils disent désormais : « Viens ! ». Plus le langage s’enrichit, plus les interactions évoluent vers une façon de jouer plus élaborée, où l’invention, l’imaginaire et le “faire semblant” prennent de plus en plus de place.

Quand un petit de 18 mois arrive le matin à la crèche, il se dirige vers l’adulte qui est son référent… Quand c’est un enfant de 2-3 ans, il se dirige tout droit vers ses copains, même si, bien entendu, la présence de l’adulte est toujours un fondement de sécurité, ce qui compte le plus pour lui, ce sont les jeux qu’il va mettre en route avec ses pairs. Il a franchi un cap ! Plus l’enfant grandit, plus sa conscience de soi et de l’autre s’affine, mieux il différencie chaque enfant et plus les copinages évoluent vers de vrais liens amicaux.


 

Voilà ce que j'observe en ce moment chez mes deux compères. Quand le #2ans arrive, sa première question est "Lisa là?" , puis lorsqu'elle arrive ils créaient leurs jeux, leur univers... Je n'ai pas vraiment droit de cité dans leur dualité. Hier nos sommes allé nous promener, faire le tour du quartier et profiter du beau temps, ils se courraient après, invitaient l'autre à observer un escargot ou un gendarme, ils s'appelaient, s'attendaient, se proposaient des jeux. Heureux de se retrouver... Ils se fritent aussi vite qu'ils ne s'embrassent... Il n'y a pas de bouderie... Juste parfois un peu de pleurs, de colère... Qui partent aussi vite que c'est venu.... 

J'ai parfois l’impression de voir une amitié dans ce qu'il y a de plus pure, justement, sans jeux social qu'ils ignorent, sans intérêt, sans peur. Une amitié dans l'instant, qui n'engage rien d'autre que ce que, eux, y mettent. 

A demain? Ou pas.

 

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