Militons pour un nouveau titre

 Hier soir, j'étais un peu en colère en lisant un article des pros de la petite enfance.

"La Cnaf va financer des masques inclusifs pour les pros de la petite enfance

Entendant les revendications des professionnels, conscient du coût engendré pour les gestionnaires des lieux d’accueil,  et à la demande de deux ministres, le conseil d’administration de la Cnaf vient de voter, ce 17 novembre le financement de 3 maques à fenêtre transparente par professionnel de crèches , micro-crèche ou de MAM soit 500 000 masques au total.

Depuis que le port du masque est obligatoire pour les professionnelles de la petite enfance exerçant en crèches ou en MAM, les pros sont nombreux à demander des masques inclusifs afin de préserver leur communication avec les enfants. Le SNPPE a lancé  le 21 septembre dernier une pétition dans ce sens qui a recueilli près de 5000 signatures .

Dans son communiqué, la Cnaf explique : « A la suite de l’invitation d’Olivier Veran, Ministre des Solidarités et de la Santé et @adrien_taquet , Secrétaire d’État à l’Enfance at aux Familles, le CA de la Cnaf a voté de financement, à titre exceptionnel et unique, de l’acquisition et de la distribution de masques transparents pour les personnels de crèches et de Maisons d’assistants maternels ».

Le communiqué précise : « les professionnels exerçant leur activité en présence de jeunes enfants recevront trois masques transparents chacun. En tout près der 458 000 masques seront ainsi distribués dans 17 000 crèches et micro crèches et 42 000 masques dans les 3500 MAM ». Cette mesure ne sera pas renouvelée, ensuite donc aux gestionnaires et parents-employeurs de prendre le relais.

Cette décision prise suite aux demandes des ministres et aussi motivée dans « un souci de d’améliorer la qualité d’accueil et le bien -être des enfants ». En effet experts et chercheurs s’interrogent sur l’impact du port du masque sur le développement des tout-petits.  Questionnements donc entendus par la Cnaf. La présidente de son CA, Isabelle Sancerni a déclaré : « Les tout-petits doivent pouvoir lire les expressions des visages qui les entourent ; c’est essentiel pour leur équilibre et leurs apprentissages » #lesprosdelapetiteenfance #petiteenfance #masque #creches #microcreche #mam #cnaf"

 

Quid des assistantes maternelles et des enfants qu'elles gardent? Alors que nous sommes celles qui ne peuvent compter sur aucune subvention, aucune aide de nulle part, nous voilà encore exclue de l'histoire, comme si nous n'étions pas vraiment des professionnels de la petite enfance.


 

 Alors ce matin, sous ma douche ça m'a turlupiné... Qu'est-ce qui nous empêche dans la tête des gens d'obtenir ce titre de "professionnel"?

 Et en fait, je me suis demandé, si notre simple "titre" ne jouait pas en notre défaveur?

 Assistante maternelle.

 Déjà le titre d'assistant(e). Celle (ou celui) qui assiste, qui aide, qui complète, qui fait le boulot que la maman n'a pas le temps de faire. Un peu comme une assistante de direction. Je n'ai rien contre les assistante de direction mais, dans mon image stéréotypé, je n'ai pas l'impression que dans leur travail elles aient un grand libre arbitre, une grande autonomie de décision. 

Je ne me sens pas "assistante" d'une mère. Déjà parce qu'il y a un père dans la plupart des cas. Parfois une seconde mère, voire pas de mère du tout (donc là je sais pas trop qui est-ce que que tu assistes). Donc on pourrait commencer par  "assistant(e) parentale"

Mais on a toujours ce mot d'"assistant" qui me dérange. Alors j'ai bien compris que nounou, nourrice n'est pas plus professionnalisant. Alors j'ai réfléchis. Et moi, (rien que moi hein... Ne sortez pas drapeaux et mitraillettes, je ne fais qu’émettre une idée tout droit sortie de ma douche), j'aime bien le terme de "accompagnant de jeunes enfant". 

Déjà on recentre l'idée de notre métier sur l'enfant. Et puis on revient au titre d'éducateur. Quel est le rapport avec l'accompagnant? Eduquer vient du mot educere qui veut dire en latin "faire sortir de, diriger, conduire". Les éducateurs que ce soit à Rome ou à Athène étaient les esclaves (qui avaient un titre important dans la hierarchie des esclaves) qui avaient pour rôle d'accompagner les jeunes enfants au gymnasium, ancêtre de l' école où en plus de la culture physique, on apprenait aux enfants à être de bons citoyens. 

Mais figurez vous que les latinistes ont un doute sur la signification de ce mot: Il semble plus probable qu'éducation vienne de educare qui signifie nourrir, prendre soin, élever.

Et justement. Je trouve que l'assistant(e) maternel(le)" actuelle, se trouve à mi-chemin entre éducere et educare: elle accompagne pour lui donner les bases d'un apprentissage social, tout en prenant soin de le nourrir, et en l'élevant (en l'accompagnant plus haut que ce qu'il n'est déjà). Bref elle/il l'accompagne à aller plus loin, à être prêt tout en respectant son rythme.

Nous sortons de la coupe maternelle, de la direction maternelle, pour rejoindre et accompagner le jeune enfant de son statut de nouveau-né, de bébé, vers le monde de l'enfance. 

Bien sur je ne demande pas à imposer mon idée. Et j'adorerais connaitre les vôtres pour que l'on puisse ainsi remettre nos revendication sur le tapis avec un vrai titre qui nous donnerait de la valeur et, utopistement, une place dans le débat de la petite enfance.

Alors? On se lance?

 A demain. Ou pas.


 



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