Accepter toutes les parentalités

 

Dans notre métier, il y a beaucoup de "choses" difficiles que j'entends dans la bouche des assmats: les horaires, les tarifs, des demandes des parents employeurs, l'administratif etc... 

 C'est vrai que c'est compliqué. Mais pour avoir travailler dans d'autres domaines je trouve que chaque métier a ses difficultés: le prof bosse chez lui et beaucoup, l'indépendant ne sais pas quand il va manger son pain, le boulanger doit parfois se lever à 4h du mat pour vendre sa brioche, le restaurateur ne mange jamais avec ses enfants, et l'éboueur bosse dans le froid, dans le chaud et dans les odeurs...

 C'est vrai que notre métier est difficile mais pas plus qu'un autre finalement. 

Mais... Vous me connaissez, ma réflexion ne va pas s'arrêter là. 

Il y a tréééééééééééééééééééééééééés longtemps, avant même que je ne sois assistante maternelle, éduc, ou même peut être étudiante, je regardais un "ça se discute" (avec Jean-Luc Delarue, donc tu vois ça date) sur les assistante maternelle. Bon je t'avoue que j'ai là présentement, un doute sur l'émission mais je crois que ce fut celle-ci.

 

Bref. On s'en fout comme dirait l'autre... 

Donc, je regardais cela, et je me souviens de cette assmat, qui témoignait. Elle répondait à la question "comment on choisi une famille plutôt qu'une autre". Elle avait répondu: il faut que les choix d'éducation soient similaires.

Après presque deux ans de pratique, 8 contrats et peut être 10/12 entretiens,si je recroisais Lucette j'aurais envie de lui dire "Oui et Non".

Et c'est bien là toute la complexité de notre métier... 

Oui. Je me rend bien compte que je ne suis pas tout à fait claire alors je m'explique. 

Personnellement,  je ne pourrais pas travailler avec des gens qui ont une éducation à l'ancienne. Les parents qui me demandent de en pas donner de dessert si l'enfant ne dit pas "bonjour", ce n'est pas possible. Les punitions, les tapes, les "pas de coudes sur la table", c'est une base que je n'ai pas, ou plutôt que je n'ai plus et ce serait trop douloureux pour moi d'appliquer cela à un enfant de mois de trois ans.

Mais si j’attends des parents qui donnent et offrent exactement en tout point la même éducation que celle que je donne à ma fille, je pense que je vais ruiner pôle emploi avant la Toussaint...

Chaque parents donnent l’éducation qu’il peut (et non qu’ils veulent malgré ce qu’ils peuvent croire) à ses enfants. Et j’ai même envie de dire à SON enfant.

Bah oui. Parce que Lucette qui a eu 4 enfants, même si elle le croit très fort, elle n’a pas donner la même éducation à Jeau-Eude et à Pamela. 

D’abord Jean-Eudes est un garçon et son inconscient a élevé son fils en garçon (j’ai passé dis en macho. J’ai dis en garçon). Et puis Pamela est drôle, là où Jean-Eude est sérieux, elle est fêtarde, il est solitaire, elle est maniaque, là où il est bordélique à souhait. Et quand tu as un différents caractères en face de toi bah tu n’as pas la même réaction face à leur Education. Alors oui, Jean Eude et Pamela auront tous les deux après le respect des règles, que dire bonjour c’est important et que donner au télethon et aux restos du cœur c’est pas seulement pour aider les plus pauvres mais c’est aussi parce qu’on vit tous ensemble sur la même terre et qu’on ne peut pas faire comme si le fait d’être privilégié était un du et qu’on ne devait rien à personne de cette chance.

Bref je m’égare.

Tout ça pour te dire Lucette, qu’il faut qu’il y ait à mon sens, une similitude dans nos désirs d’éducation, mais surtout que je sois capable d’appliquer les désirs de transmission des parents. Si par exemple je tombe sur une famille qui me demande de ne pas laisser un enfant jouer à la dînette parce que ce n’est pas le rôle d’un homme d’être dans la cuisine... on va avoir du mal ...

Mais c’est surtout, qu’il faut à mon sens (et je rappelle que c’est à mon sens hein!!! On est pas là pour dire que je suis la maîtresse spirituel des assistantes maternelles de France), accepter qu’un parent ne pense pas comme vous. Et ne fasse pas les mêmes choix que vous. Trouver un juste milieu... 

Je travaille par exemple avec des parents qui interdise COMPLÈTEMENT  le sucre aux enfants. Même si je suis intimement persuadée que le sucré n’est pas bon pour la santé, je pense que le sucré fait partie des plaisirs de la vie. L’interdire complètement alors qu’il vont y être confronter sans cesse, je me dis que le jour où ils y auront accès il n’y aura plus de limite. Et je sais de quoi je parle. 1m59, 88kg. Je peux te dire que le jour où j’ai eu mon appart, à quatre heure je ne mangeais plus de pain et de beurre et que les bonbons n’étaient plus réservé aux anniversaire. 

Donc comment faire? Avec ma fille nous n’avons jamais interdit les bonbons... ils étaient même sans la cuisine, à porter de main dans une boîte en plastique transparente. Éloïse pouvait se servir quand elle en avait envie. Bah je vais vous dire on a été plus souvent en rade de cornichons que de bonbons.

Donc comment ça se passe avec les parents? J’ai proposé un bonbon par semaine, le lundi ou le jeudi quand la périscolaire est là. Mais les parents sont libres de refuser et c’est à moi de m’adapter à leurs désir. J’ai le droit de ne pas être d’accord mais ce n’est pas à moi de décider de leur Education. 

Nous avons beau être des professionnels de la petite enfance, nous sommes, je le crois, aussi des exécutants. Nous pouvons conseiller, guider, écouter mais jamais agir à la place de... si on commence à penser qu’un parent ne fait pas comme il fait avec un enfant, on est déjà au delà de ce qu’on devrait penser.

Et puis je vais revenir à ce que je disais plus haut... on est parent comme on peut. On fait avec notre éducation, notre savoir, nos croyances, nos certitudes et nos peurs aussi. On a beau être des professionnels, on a tous foirés un moment ou un autre en tant que parent mais aussi en tant que professionnel. Donc on accepte que l’autre parent fasse différemment. Et différemment ce n’est pas « mal «  c’est juste différent. C’est un curseur que l’on ne met pas au même endroit, des priorités qui ne sont pas les nôtres. Et il faut l’accepter. 

N’oublions pas que notre activité c’est aussi d’être extrêmement tolérants, à l’écoute et sans jugement. Et que mine de rien, nous avons aussi comme responsabilité de permettre à des PARENTS d’être décomplexés et rassurés quand à leur parentalité  mais aussi ouvert et tolérants face aux choix des autres. Bref on a une grosse grosse mission.

Alors reprenons notre bâton de pèlerin et continuons à militer pour plus de douceur et d’ouverture d’esprit

A demain?

Ou pas. 

Vous pouvez retrouver le prolongement de ce blog

 en version « podcast » à l’adresse suivante:  https://anchor.fm/mowgouaille








Commentaires

  1. Coucou je viens d écouter le podcast j en profite pour laisser ici un petit commentaire ! D abord bravo pour cette version très ludique 👍. Sur le sujet lui même il y a 13 ans lorsque j ai commencé le métier d assistante maternelle je m étais dit que ça ne pourrais « rouler » qu avec les parents qui partagent les mêmes points de vue que moi/ mêmes valeurs sauf que très vite j ai compris que premièrement ce n est pas lors du où des entretiens s il y en a deux pour un accueil que l on découvre la face cachée de l iceberg, et surtout qu au final que ça n était pas forcément négatif ! Différent de ma pratique / mes idéaux / mais que j étais aussi là pour m adapter ....(bon dans la mesure du respect de chacun hein)

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    1. Merci pour la version podcast. Si j'y arrive au fur et à mesure du temps je vais différencier les sujets... C'est juste le temps de m'adapter!!! Pour le reste, je crois que j'ai fais le même constat que toi! Déjà parfois, les parents pensent avoir une éducation précise mais en fait non... Et puis ça fait bouger NOS lignes aussi... Si on ne reste pas sur nos certitudes, on ne peut qu'apprendre!

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