Je ne travaille pas mais vous pouvez le prendre quand même?

 Cette phrase en tant qu'assmat, on l'a tous entendu. Un parent, qui nous laisse son enfant alors qu'il pourrait passer une journée avec lui... Une journée qui pourrait être allégée, et qui ne l'est pas parce que le parent a "la flemme".

Pourtant, moi (et arrête toi avant de me lancer des tomates, je ne te juge pas, c'est moi et uniquement moi, et je veux juste t'exposer mon point de vue. Libre à toi de ne pas y adhérer.), j'entends autre chose dans cette petite phrase et lisez bien mon article jusqu'au bout car je vous expliquerai pourquoi (oué, je deviens trop forte en teasing).

Parce que, personnellement, je n'entends pas QUE "je ne travaille pas" dans la phrase, ou du moins je n'entends pas "la flemme". Beaucoup d'entre nous sont des parents. Des mères. Et beaucoup d'entre nous savent que si l'on nous offrait du temps pour passer plus de temps avec nos enfants, nous le ferions. Dans notre job, il est hyper frustrant d'avoir nos enfants si proches physiquement et d'avoir si peu de temps psychique à leur confier... Alors des gens qui ont cette chance et qui n'en profite pas, on ne comprend pas.

Sauf que... (oui je suis le poil à gratter)

Sauf qu'au delà du fait qu'ils ne sont pas nous, avoir un enfant de moins de trois ans qui pleure, hurle, demande du temps, parait sucer notre énergie avec sadisme et volonté (on se calme les ayatollahs de la bienveillance, ceci est une métaphore de ce que peuvent ressentir un parent désarmé) c'est parfois, et même souvent chamboulant, bousculant, inquiétant. Et on sait à quel point la société essaie d'effacer ces adjectif de la maternité. 

Alors avouer à une assmat, que non, on ne s'en sort pas, qu'on a l'impression d'avoir fait une vraie connerie, qu'on préfère le confier parce qu'on n'est pas sure de ne pas faire une autre connerie si on l'entend une fois de plus pleurer... C'est pas simple.

Il y a des fois, on a juste envie de silence et de salon rangé...

 

Je sais ce qu'on va me répondre.

"Il y a des parents qui abusent"

Bah je vais faire mon coming-out. J'ai été ce parent qui abuse.

Je posais ma fille quand j'étais en vacances ou en congé.

J'ai été ce parent qui se recouche après avoir posé sa fille. 

Puis, quand elle a eu 18 mois, elle a été hospitalisée pour une gastro anterite grave. La même semaine, ma grand mère est décédée. Ce fut la goute d'eau qui fait déborder le Garonne. Je suis allé voir un médecin, qui m'a orienté vers un psychiatre. Ce que j'avais s'appelait un burn out. Je devais m’arrêter et prendre des anti dépresseur. Les derniers évènements étaient le révélateur de ce que je cachais depuis de looooonnnngs mois. J'avais besoin de me soigner. 

Car ce que je ne disais pas quand je déposais ma fille, c'est que, quand je rentrais, je dormais, pour ne pas culpabiliser. Je pleurais quand je me levais. J'avais des crises de boulimie (j'ai pris 20kg en un an). Mais même mon mari n'a rien vu. Car ça, je ne le vivais que quand j'étais seule, je cachais bien, trop bien, mon mal-être.

Alors quand un parent préfère vous confier son enfant pour ranger chez lui, manger du chocolat ou trier ses images panini... Osez la question "Est-ce que vous allez bien? Est-ce que ce n'est pas trop difficile avec le petit?". Dites leur au détour d'une phrase "avoir un bébé c'est un chamboulement. On a le droit de craquer et de vouloir le rendre. Mais si c'est le cas, n'hésitez pas à en parler. Personne ne vous jugera". Rien que de savoir qu'une porte est ouverte peut vraiment changer la donne et même sauver une vie. Si vous, vous ne jugez pas, un medecin, un psychiatre, un professionnel ne jugera pas. 

Evidemment, on ne se laisse pas envahir par un parent qui parlerait une heure sur le pas de la porte sur son mal-être. Mais on peut orienter ou juste faire comprendre qu'on a compris.

Avant de partir, je veux juste vous dire que je ne juge personne, que je comprends que l'on puisse penser ainsi. Juste, je vous propose une piste de réflexion pour être au plus prêt de notre rôle d'accompagnant de l'enfant. Parce qu'un parent qui va bien, c'est un enfant qui va bien.

 A la semaine prochaine. Ou pas.  

Commentaires

  1. J'ai eu une maman-employeuse en dépression, puis en burn-out, pas soutenue par son mari ("elle s'écoute trop")(bah il n'a pas été déçu du voyage ^^), elle ne bossait pas le lundi mais j'ai mis des semaines à m'en rendre compte: un jour, elle avait cousu une magnifique banane en feutrine, ma fille (elle avait 9 ans, question/réponse sans malice) lui demande innocemment quand elle a fait ça, elle s'est coupée en répondant "j'ai passé 4h dessus hier", "ah, quand M était chez nous? Tu ne travaillais pas??" . Je l'ai mise à l'aise rapidement en lui disant que c'était important de garder du temps pour soi et on a eu l'occasion de reparler de ça et d'autres choses plus tard...
    Perso, ce qui me pèse avec la situation sanitaire, c'est de n'être plus jamais seule chez moi, il y a toujours quelqu'un, mes ados, mon compagnon... mes accueillies ^^ J'ai besoin d'une soupape et tout le monde s'en fout... (et pourtant, mon mec souffre de troubles anxieux généralisés, mais il ne voit pas que je ne vais pas hyper bien).

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    1. Oh combien je peux te comprendre. Tu trouveras dans ce blog, ma solution a moi: une fois par moi je vais passer une nuit à l’hôtel. J’ai écris un article là dessus. Je passe une soirée à bouffer n’importe quoi, devant la télé, à lire un livre... le lendemain, quelqun’un fera la chambre pour moi, et je prendrais un petit déjeuner royal après une grasse mat. C’est un budget en soi mais ça me change la vie

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    2. Oui j'ai vu via tes stories!! J'ai même mis du temps à me rendre compte que tu y étais seule et à comprendre pourquoi ^^
      C'est moche à dire, mais mon compagnon travaille régulièrement le week-end, je suis seule avec mes ados et déjà, ça me fait du bien (il a besoin de normes, de régularité, de routine, genre manger à l'heure, se coucher tôt, que tout soit prêt à l'avance et surtout de calme etc., ) de pouvoir glandouiller sans horaires, on mange sur le pouce... ce qui devient compliqué, c'est que je suis nettement plus zen quand je travaille avec personne à la maison, alors même que personne n s'est jamais plein de mes petites accueillies (ce sont deux crèmes!), mais psychologiquement, ça me bride, d'une certaine façon, je stresse sur le sommeil (alors qu'elles dorment bien), le bruit (elles sont hyper calmes, même la 9-mois...)...

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    3. A part si ton compagnon est violent verbalement, psychologiquement ou physiquement avec toi, il n’y a rien de moche a le dire... je ne crois pas que l’homme est fait pour vivre à plusieurs sous même le toit lol... si tu as besoin de venir discuter n’hésite pas

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  2. Je suis aussi cette maman qui laissais ces enfants lorsque je ne travaillais pas. On en profitait pour sortir le soir et la journée me reposer. C était pas chez une ass mat mais chez mes parents. On partait même en vacances tous les 2, j ai eu beaucoup de réflexions mais c était très important pour nous et les enfants. Quand on bosse h24 en saison ccest pas évident. On ne doit pas juger mais faire au mieux pour nous et les enfants. Je soutiens tjs un parent qui me laisse son.enfant lorsqu il ne travaille pas et se justifie

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    1. Je crois que la bienveillance envers les enfnats ne peux pas aller dans la bienveillance envers les parents

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