Donner le sein, une injonction?

 Alors, je sais par expérience que je ne vais pas me faire que des amis en écrivant cet article. Tu vas me dire, après cette semaine en soutien à l'allaitement, écrire un article moins tranché, ça ne va pas aider.


Oui mais.

Alors on va poser les bases tout de suite, je ne suis pas contre l'allaitement. Ni pour. Je pense que devenir mère c'est déjà suffisamment bouleversant sans que la société viennent t'expliquer ce que tu dois faire de ton corps et de ton enfant (tu vas me dire, est-ce qu'elle se prive?)

Ce qui me gène et même si je pense que ce n'est   pas le propos de départ, j'en ai bien conscience, c'est qu'à force de faire des campagnes pour l'allaitement au sein, avec des photos partout et des journées tout ça tout ça, les répétition du message finissent par devenir, à son tour, une injonction...

Hier j'écoutais une jeune maman parlant à une autre jeune maman 

"C'est vrai que j'ai été chiante en insistant pour qu'elle lui donne le sein..."

Ou encore cette réponse d'une influence à une abonnée qui lui disait ne pas réussir à donner le sein et qu'elle avait envie d'arrêter, qu'elle n'y tenait plus tant que ça...

"Aucune maman manque de lait, il faut trouver la bonne conseillère qui t'apprendra a réactiver ton lait"

Et moi, je croise des jeunes mamans, qui se mettent une pression de ouf pour donner le sein, alors qu'au bout de quelques minutes de discussion, elles te disent "si on me disait pas tout le temps que c'est meilleur pour lui, je passerais au biberon sans problème".

Voilà.





Ça m'agace fortement car encore une fois, on met la pression aux mamans, au moment où elles sont le plus fragiles. Soit elles allaitent (et rassurer vous allaiter c'est donner du lait donc en plus une maman qui donne le biberon allaite aussi), soit elles sont de mauvaises mères.

On contrôle encore une fois leurs corps, on leur met la pression sociale. Et le pire dans tout ça? C'est qu'elles sont priées d'obéir mais bien cachées chez elles parce que tu comprends, faudrait quand même pas trop nous montrer tes nibards et exciter la galerie avec tes chouchs trop ronds du lait qu'ils contiennent.

Vous la voyiez la schizophrénie de la situation? Tu es donc une mère suffisamment bonne et respectable si tu donnes le sein à ton enfant, que tu fais appelle à une conseillère en lactation, si t'es pas capable de fabriquer ton lait toi même, que tu allaites jusqu'à 10 mois, chez toi, sans allaiter dans un lieu publique et en restant désirable et ne reprenant ton boulot qu'au moment où ton petit ne prendra plus de lait.


Mais à quel moment on nous lâche le mamelon en fait?

Moi j'ai envie de te dire jeune maman, que tu fais bien comme tu veux. Gère déjà ta matrescence,  ton nouveau rôle, ta nouvelle identité. A force de te voir, ils s'habitueront.

Ce n'est pas à nous de coller à l'image de vierge Marie parfaite et rassurante qu'ils attendent. C’est à eux de s'habituer qu'une jeune maman, ça ressemble plus à Britney Spears période cheveux rasés qu'à Estelle Lefebure version une de Elle. 

Ne réinventons pas des carcans pour sortir de ceux que la société nous impose. Apprenons juste à être libre de nos choix, sans nous justifier. 

Be proud.

A demain? OU pas.

 

Commentaires

  1. tellement vrai ... et pire encore, car tu décides d'allaiter, et au bout de deux mois, tu es priée de sevrer ton enfant car il faut retourner au boulot. Ah oui, tu pourrais tirer ton lait au travail sauf que même si la loi t'y autorise, c'est bien compliqué.
    Expérience perso. Je voulais allaiter ma fille, ce que j'ai fait. J'ai voulu mettre en place le tire-lait au boulot ... au final, j'ai laissé tomber car lorsque je suis allée en parler réponse de ma directrice : "vous comptez l'allaiter jusqu'à quand ? ses trois ans ? vous vous rendez compte de ce que vous coutez à la sécurité sociale ? on ferait mieux de vous donner un litre de lait par jour, cela reviendrait moins cher ! Et vos collègues, vous y avez pensé, vous leur demandez de travailler plus pendant une heure pour que vous tiriez votre lait ? !
    Inutile de dire que je suis rentrée chez moi, en état de choc, j'ai pleuré, pleuré, et mon corps a cessé de produire un lait riche, et j'ai arrêté l'allaitement de ma fille.
    La violence de ces mots (la pression sociale au travail) a contribué en partie (grosse partie) à ce que je ne veuille pas faire un autre enfant.
    Bon aujourd'hui, je suis assmat, donc hein, revanche :P
    Quant à ma fille (bientôt 11 ans), quand elle m'a demandé si c'était obligatoire d'allaiter, car elle demandait à quoi servent les seins ? j'ai répondu, chacune fait comme il le ressent, c'est personnel.

    Pour l'histoire, ma belle-mère m'a saoulée parce que j'allaitais ... la génération des biberons ... mais c'est comme on le sent, ressent ...

    J'aurais préféré avoir le choix de poursuivre mon allaitement et d'avoir un congé maternité plus long, mais nous sommes en France.

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    1. Le problème c’est que ce que tu dis est vrai et l’inverse aussi! Tu donnes le biberon et on te serine que c’est moins bon pour le bébé… en fait tout le monde a son mot à dire sur l’allaitement. Quand a ta chef…. À part le
      Mot connasse je n’ai pas les mots

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    2. Encore un belle article tellement vrai j ai allaité les deux grands mais pas mon dernier aucun regret pour l aîné pas assez de lait au bout d un mois pour ma fille au bout de 15 jours 39 de fièvre et des seins dur comme des cailloux le troisième a eu le biberon et je n ai pas culpabilisé au moins vos mieux donner un biberon avec beaucoup d amour que le sein a contre cœur belle journée mag

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    3. L’important c’est d’être en accord avec ses choix … et de ne rien faire sous pression…

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