Lettre ouverte à Monsieur Taquet

 Monsieur le secrétaire d’État,


Vous nous avez fait parvenir, hier, par l’intermédiaire des syndicats des assistantes maternelles, une lettre donnant des explications quant à notre mécontentement suite au protocole publié le 3 janvier dernier. Je me permets aujourd’hui, de répondre à cette lettre, qui est pour la première fois depuis 22 mois (date du début de la pandémie) un réel dialogue engagé avec notre profession, alors que nous avons tenté a de multiple reprise de vous faire part de nos inquiétudes.

Nous prenons acte de vos remerciements, même si nous aurions aimé qu’il soit un peu plus précoces dans le temps. Je tiens cependant, à vous signifier qu’aujourd’hui nous n’attendons plus de remerciement, et je me pose même la question, de savoir si un jour nous les avons espérés. 

Nous avons également bien compris, que l’évolution du protocole dépend aujourd’hui du nouveau suivi vaccinal, et de l’évolution de la maladie (en particulier du virus omicron), qui évidemment demande aux différents protocoles d’être adaptés à ces nouvelles données.  Je pense qu’aucune de mes collègues ni aucun syndicats ne pourra contredire à ce fait. Le bouleversement de la profession, et son mécontentement, ne relève pas d’un nouveau protocole en cours. Son mécontentement relève, d’un protocole qui est contradictoire, est impraticable sur le terrain. Et qui nous met en danger, met en danger nos familles ainsi que les enfants que nous accueillons.

Vous nous demandez aujourd’hui d’accueillir six enfants simultanément à notre domicile. Évidemment, il nous appartient de nous saisir de cette proposition, ou non. Le problème n’est tant pas pour nous de pouvoir le refuser, le problème, et pour vous de penser que vous pouvez nous le proposer. Comme je ne demanderai pas un secrétaire d’État de venir faire le ménage chez moi, parce que c’est un manque de respect, même s’il peut me le refuser, on ne peut pas demander une assistante maternelle, d’accueillir six enfants, de ne pas donner l’accueil mérité à des enfants  qui ont le droit d’évoluer dans un lieu Sécur et adapté à leurs besoins.

Il est vrai que dans ce protocole, par souci d’équité envers les différents professionnels de la petite enfance, vous ne faites pas de différence entre les assistantes maternelles et les accueil en structure. Nous vous sommes gré de cette attention, et nous ne doutons pas du professionnalisme que vous nous prêtez. Cependant, nous nous étonnons tout de même, que cette équité n’est pas été relevées lors de la fin de du confinement en avril 2020, ou tous les professionnels de la petite enfance on eu droit à une prime suite au confinement, alors que les assistantes maternelles qui avait continué de travailler pendant ce même confinement, et qui avaient dû débourser bien plus que les structures en produits spécialisés, n’ont, À leur tour, touché aucune prime, et bénéficié  à cette époque d’aucun remerciement.

Nous comprenons bien, et j’en suis sûre, que vous désirez voir éradiquer ce virus. Et je suis sûre également, que le protocole mise en place sert à trouver un juste milieu, un équilibre, entre un maintien de l’économie,car ce virus va nous coûter très cher. Et un maintien de la situation sanitaire. Cependant nous tenions à vous signaler, qu’accueillir six enfants, parfois cas contacts, n’assure en rien la sécurité des tous petits et de leurs familles. Et il assure d’autant moins la sécurité de notre santé et celle de notre famille. Il est possible, que n’étant pas sur le terrain, vous n’ayez pas conscience de certaines réalités de notre travail, et je vous invite, comme vous l’avez fait pour les MAM et les crèches, à venir visiter quelques assistantes maternelles, afin de mieux comprendre les tenants et les aboutissants  de notre fonction. 



Enfin, et je tiens à vous le rappeler, puisque vous ne l’évoquez pas dans votre lettre, étant donné que nous accueillons en moyenne entre deux et trois enfants par assistante maternelle, que nous sommes pour la plupart des femmes, mère de famille, parfois d’adolescents, donc scolarisés, les probabilités d’être cas contacts sont effectivement très élevé. Si à chaque fois que nous sommes cas contacts, nous ne devons pas accueillir. Si chaque fois nous ne pouvons être payée par la sécurité sociale. Si chaque fois dans notre situation d’employés nous devons demander aux parents de nous payer (qui sont libre d’accepter ou non CQFD), notre emploi nous mettra en danger d’un point de vue économique. Ici, pour ne parler que de mon cas, je suis le revenu principal de la famille, Et si à chaque fois que je suis cas contact, je dois m’arrêter de travailler, je ne pourrai plus payer ni ma maison, ni mes factures, et vu les temps qui arrivent c’est un vrai risque pour la famille. Comprenez que je puisse m’inquiéter, de cette situation.

Nous vous remercions d’avoir organisé rapidement une réunion pour rencontrer nos représentants syndicaux, Même si la date et l’horaire a été maladroitement choisi, puisque c’est un jour de manifestations. Mais je pense que de cela, nous ne vous en tiendrons pas rigueur.

Je vous prie  Monsieur le Secrétaire d’État, mes sincères salutations. 

Bien à vous,

Magali Clabaut


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