La petite musique
Quand j’étais plus jeune, j’entendais souvent dire que quand on était vraiment amoureux, on pouvait passer une nuit à regarder la personne que l’on aimait.
J’avoue, ne jamais avoir compris cela. Moi, la nuit, je dors. Je peux aimer follement l’autre, mais sans mes 7 heures de sommeil, je crois que je pourrais taper l’être aimé avec beaucoup d’amour. Roméo et Juliette ont dû faire ça ! On voit comment ça s’est fini!
Et puis, il y a douze ans, je suis devenue maman. Chaque période de découverte m’a semblée magique : la sentir bouger en moi, la regarder faire son premier sourire, ses premiers pas, ses premiers mots... Aujourd’hui nous rentrons dans la phase de découvertes des sentiments, des jeux de séductions et de découvertes de la féminité …
Et puis, il y a tous ces soir où je l’observe dormir. Ces cils longs qui abritent des rêves d’un monde de questionnements sur le monde adulte et des désirs bien cachés, qu’elle me raconte parfois comme des trésors de confiance.
Je ne pensais pas qu’on pouvait aimer à ce point.
Parfois, quand le soir mes doigts caressent la douceur de sa joue ou la paume de sa main, une petite musique m’envahit. Comme les boîtes à musique de mon enfance, les notes accrochent ses yeux clos comme des photos accrochées sur le fil de ma mémoire.
J’essaie parfois de suspendre le temps car ces soirs où elle s’endort à côté de moi, sont éphémères et à la fin de la partition, ce ne sera déjà plus moi qui caresserait sa joue. Il ne me restera plus, alors, que la petite musique dans ma mémoire.
« Dieu que je l’aime. Et tourne, tourne dans ma tête… »
Tellement.
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