Le départ du #5ans

Il y a presque deux ans maintenant, je commençais tout juste ce métier, et j'avais dans l'idée d'accueillir à terme des enfants en situation de handicap. J'en avait parlé à la PMI, qui avait approuvé mon projet.

Au mois de septembre qui a suivi, alors que je n'avais pas d'accueil periscolaire, la puer de secteur, m'a proposé d'accuillir un enfant de 4 ans tout juste, qui n'avait plus de solution de garde. Il présentait des troubles du comportement, sans doute un diagnostique incomplet. J'ai proposé de rencontrer le parent et l'enfant avant de me décider.

Après la rencontre j'ai dis oui.

Je n'ai jamais regreté.

Alors oui, il y a eu des périodes plus compliquées que d'autres (à lire l'article Accueillir la violence   ). J'ai énormément réfléchi pendant cet accueil, il a fallu s'adapter et se réinventer chaque jour. Mais on a tenu  bon que ce soit avec la maîtresse, avec ses parents.



Mais mon #5ans, c'est mon #5ans. Je n'ai pas eu le temps de m'endormir sur mes lauriers. Et les petites victoires, les moments de calme, les "Nounou, je t'aime plus que fort", furent autant de petites réussites et de grands bonheur.

Accueillir le #5ans, même si c'était dur, les retours sont à la hauteur des difficultés: Le voir reussir à faire des bonhommes patates, cueillir calmement les tomates cerises, l'entendre progressivement reconnaitre ses émotions. réussir malgré tout à se faire des copains....

Moi. L'ancienne éduc. Avec mes bagages et mes certitudes, assurée de sauver cet enfant. Lui, s'est callé devant moi et m'a fait comprendre qu'en un coup de pied, il faisait voler toutes mes certitudes en éclat.

Lui, mon #5ans, planté devant moi, avec son mal-être et ses angoisses a fait tout voler en morceaux, me réduisant largement à mon simple fait d’être humain face a un autre être humain, en souffrance.

Alors il m’a montré comment déconstruire puis reconstruire, imaginer de nouveaux terrains, de nouveaux pays, rien que pour lui, rien que pour nous ! Et apprendre une nouvelle relation, qui Gagne en valeur au fur et à mesure des difficultés que l’on a pu rencontrer.

Cet enfant-là m’a appris sur moi, sur l’éducation, sur mes certitudes, sur un Nouveau Monde.

Le #5Ans restera un enfant à part dans mon cœur, dans ma tête, dans ma vie d’assistante maternelle. Le voir partir comme tous les autres est un pincement au cœur, mais il y a ce petit supplément de fierté et de réussite face a toutes les montagnes que l’on a abattu ensemble. Je suis fiere de nous. Je suis fiere de notre relation. Je suis fière de notre amour. Et j’espère que petit cinq ans deviendra grand et qu’un jour, il reviendra, qu’il m’appellera toujours nounou, et que je le verrai avoir accompli de grandes choses avec tout ce qu’il est.

Je vous laisse, je vais essuyer mon cœur de voir ce petit bout partir en attendant de nouvelles aventures… Qui sait ?

À demain ou pas.





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